Sécheresses à répétition : doit-on se plaindre encore qu'il pleuve en été ?

Sécheresse et réchauffement climatique : doit-on encore se plaindre quand il pleut en été ?

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Alors que l’été est particulièrement maussade dans les départements les plus au nord de la France, de nombreuses personnes se plaignent des conditions orageuses et pluvieuses. Cette pluie, pourtant abondante, ne suffira pas à compenser la sécheresse sur le territoire. Explications.

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Les nappes phréatiques en déficit cette année

 Selon météo France, “en moyenne sur le pays, la pluviométrie du mois de juillet 2023 est déficitaire d’environ 10 %”. Les pluies récentes ne suffiront donc pas à recharger les nappes phréatiques et dans la plupart des régions, la sécheresse alarme sur la disposition de l’eau potable.

En effet, elle assèche les sols, ce qui rend difficile l’infiltration de l’eau et provoque le ruissellement. Dans la plupart des cas, elle stagne et provoque des inondations. Lors des fortes chaleurs, on a une plus forte évaporation du sol et de la végétation. Si les étés deviennent de plus en plus chauds, notamment à cause du réchauffement climatique, il faut s’attendre à un déficit d’eau potable sur le territoire dans les prochaines années. En consultant la carte des nappes phréatiques, on constate que les formations hydrogéologiques de la France sont majoritairement constituées de bassins sédimentaires, propices à la formation de nappes phréatiques. Malgré donc un excellent atout hydrologique naturel, notre pays risque de manquer de plus en plus d’eau.

Selon Robert Vautard, chercheur au CNRS, “on va vers des périodes où il y aura des sols plus secs, du fait des températures qui s’élèvent et particulièrement des vagues de chaleurs en été ». Et c’est ce que nous constatons déjà cette année.

En effet, selon le Bureau de recherche géologiques et minières (BRGM), 66 % des nappes phréatiques du territoire étaient déficitaires au mois de juillet 2023 ! En effet, les nappes phréatiques se remplissent généralement pendant la période hivernale, puisque les pluies sont abondantes et fréquentes. Les pluies d’été, elles, permettent d’humidifier les sols et servent donc principalement à l’agriculture et à la végétation. Nous vivons actuellement un été particulièrement pluvieux, mais qui n’a qu’une incidence très faible, donc, sur le rechargement des nappes. Si l’hiver est particulièrement sec, alors ces dernières ne se rechargent pas correctement, ce qui était le cas cette année. Nous avons, en effet, connu une importante sécheresse hivernale en début d’année, entre janvier et février 2023.

Des restrictions d’eau toujours importantes

Ces derniers mois, des crises de l’eau ont éclaté sur le territoire, qui ont entrainé avec elles de nombreuses restrictions. Ainsi, dans les Pyrénées-Orientales, les résidents ont dû réduire l’arrosage de leurs jardins, l’utilisation du karcher est restreint, et avaient l’interdiction de remplir des piscines ou d’installer des piscines hors-sol cet été. Ces restrictions, exceptionnelles et jamais vues auparavant, pourraient devenir la norme les prochaines années, si les nappes phréatiques peinent à se recharger et que le niveau des fleuves et des rivières baisse encore.  

La plus catastrophique des prévisions serait un manque d’eau potable sur le territoire qui empêcherait des populations – surtout défavorisées – d’y avoir accès de façon régulière. Cela créerait de fortes disparités sociales, et fracturerait encore un peu plus la société. L’eau étant une ressource vitale, il faut penser à la protéger. Pour cela, on peut fabriquer soi-même un récupérateur d’eau de pluie pour un usage domestique, ou encore d’alimenter le réseau sanitaire de la maison.

Comme nous l’avons vu, les pluies d’été, malgré leur abondance actuelle, ne suffisent pas à recharger les nappes phréatiques. Peut-on donc encore se plaindre du temps maussade de cet été ? Pour la planète, la réponse est bien évidemment non. Malgré le martellement des médias ainsi que des industries touristiques qui attendent chaque jour le retour du soleil, les végétaux et la biodiversité en période de sécheresse, eux, remercient la pluie. Finalement, plutôt que de se plaindre des vacances pluvieuses, réjouissons-nous finalement que cet été soit moins sujet aux sécheresses que le précèdent. N’est ce pas le moment de changer notre perception de la météo avec une approche beaucoup plus pragmatique ?

L'Equipe de rédaction de quelle-extension.com

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