Dans une société de plus en plus préoccupée par la durabilité et l’autosuffisance, de nombreuses personnes cherchent des moyens de devenir autonomes sur le plan énergétique, financier, ou alimentaire. Cultiver ses propres fruits et légumes, élever des animaux pour leur viande et leurs œufs, tout cela peut sembler très attrayant, mais combien d’espace faut-il réellement pour atteindre l’autonomie alimentaire ? Pour une personne, cet article estime qu’il faut entre 1000 et 1500 m² en moyenne pour atteindre une certaine forme d’autonomie alimentaire. Pour une famille de 3 personnes, par exemple, il faudrait donc entre 3000 et 4500 m² de terrain. Attention : ces calculs ne sont que théoriques et de nombreux critères doivent être pris en compte. Ils aident toutefois à obtenir un ordre de grandeur intéressant. Nous allons ici nous intéresser à la surface théorique nécessaire pour parvenir à cet objectif, sur 3 axes de production : la production de fruits avec le verger, la production de légumes avec le potager, la production d’œufs avec le poulailler.
6 facteurs à prendre en compte pour l’autonomie alimentaire
Être en mesure de produire suffisamment de nourriture pour répondre à ses propres besoins sans dépendre de l’importation de produits alimentaires n’est chose aisée. Il est impossible de donner un chiffre précis, sans prendre en compte la multitude de facteurs nécessaires au calcul de la surface.
Lors du calcul de la surface nécessaire pour l’autonomie alimentaire, 6 facteurs importants doivent être pris en compte.
- Le rendement des cultures : c’est la quantité de nourriture qu’une plante peut produire par unité de surface cultivée. Il varie d’une culture à l’autre, ainsi que selon les conditions de culture. Il est donc important de prendre en compte le rendement moyen des cultures que vous prévoyez de cultiver.
- Les besoins nutritionnels : c’est la quantité de nourriture nécessaire pour subvenir aux besoins d’une famille. Cela peut dépendre de plusieurs facteurs, tels que le nombre de personnes dans le foyer, l’âge et l’activité physique.
- La rotation des cultures : c’est la disponibilité d’une parcelle de terre, en prenant en compte le temps de repos après la récolte. Par exemple, la permaculture permet d’augmenter la production alimentaire sur une longue période.
- La disponibilité en eau : c’est la quantité d’eau nécessaire. Elle peut dépendre de la région dans laquelle vous vous trouvez et des sources en eau disponibles sur un terrain.
- Les techniques de culture : certaines techniques comme l’agriculture en rangée ou l’agriculture verticale permettent de maximiser l’utilisation de l’espace et peuvent réduire la surface nécessaire.
- Conservation des aliments : c’est la capacité à stocker ou non les aliments produits. Il vous faudra de la place et des équipements nombreux. Attention à la consommation énergétique des congélateurs et frigo qui est très importante. On peut toutefois alimenter un frigo avec un panneau solaire pour réduire sa dépendance énergétique.
Sans prendre en compte ces 6 facteurs, on ne peut pas estimer correctement la surface nécessaire pour atteindre l’autonomie alimentaire d’un foyer. En outre, ceux-ci peuvent varier en fonction des conditions spécifiques de votre région et des pratiques de culture que vous choisissez de mettre en œuvre. Il peut donc être utile de demander l’avis d’experts pour obtenir des estimations plus précises.
Le nombre de m² nécessaires pour un potager et verger
Passons maintenant au potager. Le potager est l’élément clé de l’autonomie alimentaire, car c’est là que vous cultiverez vos légumes. Selon Rustica, 250 m² de jardin familial peuvent subvenir aux besoins en fruits et légumes d’une famille de 4 personnes. Cela permettra de cultiver une grande variété de légumes, tels que des tomates, des concombres, des carottes, des salades, etc. Il est conseillé de planter des légumes de saison pour maximiser les rendements. Un potager est très économique si la production est abondante et régulière. Toutefois, le temps à y consacrer pour atteindre de bons rendements est important.
Côté fruits, on peut y planter des variétés très nutritives et très productives. Pour les pommiers, les variétés Golden Delicious, Gala ou Granny Smith sont peu exigeants à cultiver et donnent généralement des fruits abondants dès la 3e année. Pour les poiriers, les Conférence, Williams ou Comice sont également appropriées. Il est important de varier les arbres pour étaler la production de fruits à chaque grande période de l’année.
Le nombre de m² nécessaires pour un poulailler
En ce qui concerne le poulailler, il est recommandé d’avoir environ 10 m² de terrain par poule. Toutefois, le mieux est de les laisser en liberté dans le jardin pour leur permettre de se déplacer librement et de gratter le sol à la recherche de nourriture. Une poule plus heureuse et plus épanouie pondra plus. Élever des poules est économique : elles offriront non seulement des œufs frais, mais elles peuvent également être élevées pour leur viande. Il convient de noter que les poules ont besoin d’un abri sécurisé pour les protéger des prédateurs.
Autonomie alimentaire en France : difficile à mettre en œuvre ?
Le cabinet UTOPIES a réalisé une étude évaluant le degré d’autonomie alimentaire des 100 premières aires urbaines françaises, révélant que seules 8 d’entre elles dépassent 5% d’autonomie alimentaire.
Ce constat souligne une forte dépendance aux importations et une vulnérabilité face aux crises. C’est pourquoi il est essentiel de développer l’agriculture urbaine, les circuits courts et des politiques locales favorisant la production et la consommation de proximité. Une autonomie alimentaire accrue renforcerait la résilience des territoires, réduirait l’empreinte carbone et stimulerait l’économie locale.
À l’échelle individuelle, atteindre une autonomie alimentaire totale reste un défi majeur en raison des contraintes de surface, de temps et de compétences nécessaires. Cela souligne l’importance de combiner efforts individuels et initiatives collectives pour améliorer la résilience alimentaire globale.
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